vendredi 18 avril 2014

García Marquez est mort

Gabriel García Márquez

García Marquez est mort : 

«Ce qui importe, c’est la vie dont on se souvient »

Blandine Grosjean | Rédactrice en chef Rue89
17.04.2014



Gabrile Garcia Marquez devant la porte de sa maison pour son 87e anniversaire (Yuri Cortez/AFP)
« Toute ma vie, j’ai été un journaliste. Mes livres sont des livres de journaliste, même si cela se voit peu. Pourtant, ces livres sont plein d’investigations et de recoupements d’informations, de rigueur historique, de fidélité aux faits, qui dans le fond sont des grands reportages romancés ou fantastiques, mais dans la méthode de recherche et de maniement de l’information et des faits, sont du journalisme », écrivait Gabriel García Marquez en 1991.
C’est la quotidien espagnol El Pais qui a annoncé la disparition de l’écrivain-journaliste colombien, « entouré de sa famille et de ses amis » à Mexico où il avait choisi de vivre depuis plus de 50 ans.
Il avait 87 ans, et avait reçu en 1982 le Prix Nobel de littérature. Son plus célèbre roman, « Cent ans de solitude », est paru en mai 1967. Mais c’est sur le terrain du journalisme que son talent s’était construit. L’un de ses plus beaux texte, « Récit d’un naufragé », avait été publié en vingt épisodes dans le quotidien de Bogota, El Espectador, en 1955

Le créateur de Macondo

En une phrase, El Pais résume ce que tous les écoliers hispanophones savent de lui :
« Il est né à Aracataca et fut le créateur d’un territoire éternel appelé Macondo, où cohabitent imagination, réalité, mythe, rêve et désir. »
Gabriel Garcia Marquez accueilli dans sa ville natale d’Aracataca en 2007 (ALEJANDRA VEGA / AFP)
Il y a un peu plus d’un mois, on pouvait le voir faible, mais souriant, sur le pas de sa maison, recevoir les félicitations des voisins pour son anniversaire.
García Marquez a vendu plus de 40 millions de livres, traduits en trente langues. Il est l’auteur de « Chronique d’une mort annoncée »« L’automne du Patriarche »« L’amour au temps du choléra » ou encore « De l’amour et autres démons ».

« La vie n’est pas celle qu’on a vécue »

Dans le beau dossier que lui consacre le quotidien espagnol El Mundo, le portfolio de sa vie « Mémoires contre l’oubli » s’ouvre avec cette phrase :
« Ce qui importe, ce n’est pas la vie qu’on a vécue, mais celle dont on se souvient, et de comment on s’en souvient pour la raconter. »
En légende d’une photo où il lève les mains au ciel avec un autre Nobel, l’écrivain portugais José Saramago, il dit également :
« Le pouvoir m’intéresse, en tant qu’écrivain, parce qu’il résume toute la grandeur de l’être humain. Je pense que tôt ou tard, le monde sera socialiste. Je souhaite qu’il en soit ainsi, et le plus tôt sera le mieux. Depuis que je suis jeune, mes idées politiques sont les mêmes... Mes idées littéraires changent avec la digestion. »
Son amitié avec Fidel Castro, lui a valu de très nombreuses critiques, notamment de la part des autres grands écrivains du continent, lorsqu’il s’est agi de défendre les victimes de violations des droits de l’homme à Cuba.
Gabriel Garcia Marquez avec Fidel Castro en mars 2000 à La Havane (IOSE GOITIA/AP/SIPA)
Mais García Marquez est resté fidèle au chef de la révolution cubaine, envers et contre tout. Il est parti avant son ami. En 1975, l’année de la rencontre avec Castro, il publiait « L’Automne du patriarche ». Pour certains, son chef d’œuvre.



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