lundi 28 juillet 2014

La crise humanitaire s'aggrave à Gaza

Le père d'un des enfants palestiniens tués lundi dans la bande de Gaza.
«La crise humanitaire 
s'aggrave à Gaza»

Le Figaro
Mis à jour le 28/07/2014 à 18:28
Publié le 28/07/2014 à 18:11
     
INTERVIEW - La journée de lundi a été marquée par une trêve tacite entre les deux parties puis par l'annonce d'une dizaine de victimes, dont des enfants, lors de violents combats. Alors que les ONG, dont Handicap international, signalent que la bande de Gaza manque de médicaments et de produits de première nécessité pour faire face.
Malgré une trêve tacite observée à l'occasion de l'Aïd el Fitr, des combats ont eu lieu lundi à Gaza entre l'armée israélienne et le Hamas. En fin de journée, il était fait mention d'au moins 7 enfants palestiniens tués dans un camp de réfugiés à Gaza et lors d'une explosion dans l'enceinte du plus grand hôpital du territoire palestinien. Le Hamas accuse Israélien qui soutient qu'il s'agit du résultat d'au moins un tir raté de roquettes. Dans le même temps, un obus de mortier tiré de Gaza vers le sud d'Israël a tué au moins quatre Israéliens.
Par la voix de son chef de mission Guillaume Zerr, Handicap international décrit une situation humanitaire catastrophique sur place et appelle à une trêve humanitaire pour subvenir aux besoins les plus urgents de la population.

LE FIGARO - Quelle est la gravité de la situation humanitaire à Gaza?

GUILLAUME ZERRE - Elle s'aggrave de jour en jour. La quasi-totalité de la population gazaouie est affectée. On compte un peu plus de 215.000 déplacés dans les écoles et bâtiments publics transformés en centres d'évacuation. Ce chiffre ne prend pas en compte tous les déplacés qui s'appuient sur leurs réseaux familiaux ou amicaux. En trois semaines, le conflit a fait plus de 1040 morts et bientôt 6000 blessés sur la bande de Gaza. Les foyers ont à peine quatre heures d'électricité par jour. Cela pose de graves problèmes pour l'accès à l'eau, qui se fait par pompe électrique. Depuis l'opération terrestre, le nombre de morts et de blessés a beaucoup augmenté, selon les chiffres publiés par le ministère de la Santé de Ramallah.

Comment les hôpitaux gèrent-ils l'afflux de blessés?

Les structures de santé étaient déjà en grande difficulté avant le conflit. Mais elles sont désormais totalement débordées. Depuis le début des bombardements sur Gaza, vingt centres médicaux ont été détruits. Lors des deux précédents cessez-le-feu, nos onze collaborateurs sur place se sont rendus dans les hôpitaux pour évaluer l'ampleur des besoins. Ils ont vu des blessés traités dans les couloirs, quasiment sur le sol. Les médecins spécialistes manquent pour intervenir sur les blessures les plus graves. Les médicaments et les produits de première nécessité font défaut, notamment à cause du blocus.

Vous appelez donc à une trêve humanitaire.

Il est urgent d'obtenir un cessez-le-feu durable pour accéder aux blessés et leur répondre à leurs besoins les plus urgents. Mais un simple retour au statut quo ne réglera pas la crise humanitaire. Nous espérons que les deux parties arriveront à un accord permettant la levée du blocus sur Gaza. Lors du dernier cessez-le feu, nous avons fait une première donation d'une centaine d'instruments d'aide à la marche (fauteuils roulants, cannes et béquilles) à l'hôpital d'al-Shifa. Il est impossible d'en faire parvenir de l'extérieur, mais nous avons pu collecter sur place une autre cargaison. Nous sommes également en contact avec les organisations locales. Lorsque les conditions seront réunies, nous enverrons également des ergothérapeutes, kinésithérapeutes et psychologues pour traiter les blessés sur place.




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