vendredi 2 janvier 2015

La Vie en jeu / Une biographie de Vladimir Maïakovski



La Vie en jeu 

Une biographie de Vladimir Maïakovski

Bengt Jangfedt

Est-ce parce que c'était une espèce d'ogre poétique et révolutionnaire furieusement romantique que peu de biographes ont jus­qu'alors osé aborder Vladimir Maïa­kovski ? Ayant eu la chance de rencontrer les derniers proches du futuriste bolchévique (1893-1930) et faisant d'emblée le choix (magnifique !) d'associer photos rares et écriture romanesque dans un essai monumental, le Suédois Bengt Jangfeldt, lui, n'a pas craint d'affronter celui qui inspira des années plus tard la Beat generation.

De Maïakovski, on aime à évoquer une image pittoresque : taille de géant, bouche édentée, cent cigarettes fumées chaque jour, folie du jeu, hantise des microbes, passion tumultueuse pour Lili Brik (sœur d'Elsa Triolet) et vie à trois avec le mari de cette dernière, conquêtes féminines à foison et suicide par amour (ou découragement politique ?) d'une balle en plein cœur.

On raconte moins la force créative de ce concasseur de langages, de rythmes, de sons et de sens, engagé dès l'adolescence au service d'une Révo­lution tous azimuts ; celle du coeur en particulier. C'est chose faite. Des espérances et rêves de toute une génération d'artistes avant et après la révolution d'Octobre, la biographie témoigne aussi avec lyrisme. On y plonge dans un univers frénétique où l'utopie semblait accessible, mais où le poète, pourtant, choisit le suicide, à 37 ans. « Et pas de cancans, exige Maïakovski dans son ultime missive. Le défunt avait cela en horreur. »

TELERAMA





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