lundi 23 avril 2018

Hommage à Stéphane Audran / Regardez “La Femme infidèle”, de Claude Chabrol


Stéphane Audran
“La Femme infidèle”

Hommage à Stéphane Audran : regardez “La Femme infidèle”, de Claude Chabrol


En hommage à l’actrice fétiche de Claude Chabrol, qui vient de mourir, Arte programme ce 28 mars “La Femme infidèle” suivi du “Festin de Babette”, de Gabriel Axel. Le premier est visible tout de suite et jusqu’au 2 avril sur Arte.tv.
Notre critique de La Femme infidèle, de Claude Chabrol : Charles et Hélène forment un couple uni autour de leur fils et de leur villa bourgeoise. Confort capitonné, quotidien bon teint, tendre et anesthésié. Dans l'écrin bleu un peu étouffant de la chambre conjugale, Charles met de la musique classique au moment du coucher. Hélène demande si elle peut ouvrir la fenêtre. En fait, cela fait déjà quelques mois qu'elle respire, ou tout du moins transpire, ailleurs, chez un dandy de Neuilly. Avec lui, pas d'amour, juste des cinq à sept cyniquement orchestrés. Après une entrevue d'un calme à faire peur, Charles tue l'amant. Il fallait sans doute cela (une preuve d'amour, même sous forme d'assassinat...) pour que la femme se souvienne qu'elle aime son mari...
Chabrol, au sommet de sa « période Audran » (qui n'a jamais été aussi belle et se prénomme Hélène, comme dans Le Boucher, autres noces rouges chabroliennes), dissèque le couple comme on épingle un papillon, avec une précision silencieuse et naturaliste. Suspense feutré, mise en scène élégantissime qu'aucune réplique trop explicative ne vient troubler, cruauté et humour noir en twin-set et flanelle. Le si classique triangle amoureux prend ici d'étranges contours. L'infidélité n'est qu'un remède temporaire au mariage. Le meurtre, lui, en serait le médicament miracle. Cynisme ou lucidité... Le dernier plan, une perfection dans un parterre de roses, éloigne doucement Michel Bouquet de sa femme, seule à présent mais reconquise. Ont-ils jamais été aussi proches ? Guillemette Odicino

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