mardi 18 juillet 2017

Marco Chamorro / La mémoire de la marimba



MARIMBA

LA MÉMOIRE DE LA MARIMBA

E
n 1553, au mois d’octobre, un navire quitta le port de Panama en direction de Lima. Il transportait des esclaves africains comme marchandise, qui étaient la propriété de l’Espagnol Alonso de Illescas. Après trente jours de navigation, le bateau passa le Cap de San Francisco, sur la côte d’Esmeraldas, en Équateur. On jeta l’ancre dans la crique de Portete pour prendre du repos et pour s’approvisionner en eau et en aliments. Les vendeurs d’esclaves firent descendre dix-sept hommes et six femmes pour qu’ils chargent les provisions.
Alors qu’ils étaient à terre, un vent fort se leva et le bateau alla percuter les récifs. Les esclaves profitèrent de la confusion pour s’échapper et se cacher dans la végétation des collines, avec pour seul désir, celui de ne plus jamais être mis en esclavage.
Par la suite, beaucoup de Noirs d’autres régions du pays s’échappaient des haciendas, se cachaient durant le jour et marchaient la nuit, pour rejoindre cet endroit où l’on pouvait être noir et vivre libre.
Amadelisa Congo m’a raconté cette histoire, lors d’un festival de musique Marimba à Esmeraldas, avant d’aller danser un Torbellino. Les froufrous de sa robe s’agitaient tellement que les fleurs paraissaient voler.
photo ID
MARCO CHAMORRO
J’ai d’abord étudié la peinture dans mon pays natal, l’Équateur, avant de suivre un master en album jeunesse à Madrid. Comme le dessin, le théâtre fait partie de ma vie depuis toujours. Auteur-illustrateur, j'ai publié plusieurs ouvrages parmi lesquels Segundo Acto (Fondo de Cultura Económica, Mexique), Mestre Wilson, (De ida y vuelta Ed.) et A ritmo endiablado de bomba, en duo avec Alice Bossut (Comoyoko Ediciones, Équateur). Notre livre Le géant du lac paraîtra en septembre 2017 aux Éditions Esperluète (Belgique).



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